L’un de nos adhérents nous raconte l’histoire incroyable qu’il a vécu en Allemagne. Le SECOP-ITSRE n’est pas resté insensible à ce que l’on pourrait appeler une véritable arnaque ou un véritable piège !

N’ayons pas peur de le dire et ceci même s’il s’agit des autorités allemandes. La pratique ressemble plus à du racket légalisé plutôt qu’à une véritable action de contrôle.

Le 11 janvier 2023, l’un de nos adhérents circulait dans un véhicule de type semi-remorque lorsqu’il a été confronté à une inscription en allemand sur un panneau routier à affichage variable comme il en existe aussi en Belgique. Ce panneau était situé à au moins un kilomètre d’un parking. Ne parlant pas l’allemand et fatalement ne pouvant donc le lire, il n’a rien compris à ce qui était finalement demandé aux chauffeurs routiers, c’est-à-dire d’emprunter le parking obligatoirement mais ça, il le saura quelques instants plus tard.

 

Dans le passé, lors de contrôles en Allemagne, l’autoroute était fermée et une seule déviation passait par le parking où les policiers allemands « triaient » les véhicules à contrôler, laissant ainsi passer ceux qui n’étaient pas « suspects » ! Visiblement, ces pratiques ont été modifiées. Quoi qu’il en soit, notre adhérent a continué son chemin mais une fois passé le parking, un véhicule de la B.A.G. (police allemande) s’est lancé à sa poursuite et l’a contraint à suivre les policiers ce qu’il a fait bien entendu. La B.A.G. l’a ramené sur le parking où se déroulait le contrôle des poids lourds.

Un affichage variable incompréhensible pour les chauffeurs qui ne parlent pas l’allemand !

Peut-on demander à un chauffeur qui traverse un pays d’être dans l’obligation de parler la langue du pays qu’il traverse ? Si c’était le cas, le rédacteur de cet article devrait être capable de parler une vingtaine de langues au minimum !

La réponse est logique, c’est non ! Un chauffeur ne doit pas parler la langue d’un pays qu’il traverse et puis même, il n’existe aucune directive européenne qui en fait mention et si ça devait être le cas, et bien une personne qui parle plusieurs langues aurait sans aucun doute, un emploi dans un autre secteur que celui de chauffeur routier !

Malgré tout, notre adhérente a dû s’acquitter d’un procès-verbal d’un montant de 278.50 € Montant qui lui a été remboursé par le SECOP-ITSRE asbl (explication au bas de cet article)

Un chauffeur qui n’a été verbalisé que parce qu’il ne s’était pas arrêté sur le parking faute d’un panneau incompréhensible pour lui. Aucune autre infraction n’a été constatée et ceci a tendance à prouver que notre adhérent n’a pas essayé de se soustraire au contrôle.

Ce qui nous fait bondir, c’est que le procès-verbal fait mention d’un refus d’une « injonction » alors qu’il n’a pas été confronté à un policier qui lui demandait de faire quelque chose. Est-ce que l’on peut parler d’une « injonction » uniquement sur base d’un écrit dans une langue que l’on ne connait pas ? Quoi qu’il en soit, nous remarquons de plus en plus un comportement anormal de la part des gens lorsque l’on ne comprend pas ce qu’il vous demande. Que ce soit au niveau des autorités comme au niveau des réceptionnaires dans les entreprises. Nous pouvons comprendre qu’il est parfois difficile de comprendre et de se faire comprendre mais un peu d’indulgence ne coûte rien !

Le policier qui a verbalisé ce chauffeur aurait dû faire preuve de compréhension mais au final, il n’a vu qu’un moyen de verbaliser un chauffeur qui, comme lui, subit aussi la crise énergétique et autres. De plus, il n’avait strictement rien à se reprocher !!!

Le SECOP-ITSRE interpelle la Commission européenne !

Nous sommes révoltés par ce genre de situation. Par conséquent, nous avons pris la décision de rembourser le procès-verbal au chauffeur mais en plus, nous prenons la décision d’en aviser la Commission européenne du Transport et ceci dans le but de signaler ce véritable acte de rackett ! Comme dans bien d’autres dossiers que nous avons porté au Parlement européen afin qu’une législation commune soit adoptée pour que ce genre de racket manifeste ne se reproduise plus à l’avenir !

Que l’on verbalise un chauffeur pour des infractions intentionnelles nous disons oui mais lorsque le procès-verbal est rédigé par faute de compréhension, nous disons non !

Lorsque le SECOP-ITSRE asbl a été créé, c’était pour essayer de partager les incompréhensions avec les autorités sur tout ce qu’un chauffeur routier pouvait vivre dans une journée de travail. Que ce soit au niveau des chantiers autoroutiers, de la signalisation d’un pays à l’autre… il arrive souvent qu’un chauffeur ne soit qu’une victime d’autres incompétents. Nous l’avons démontré à plusieurs reprises depuis la création du syndicat. Un syndicat qui n’est financé que par ses membres. Aucun autre apport financier ne vient nous aider à développer une structure qui soit plus proche des chauffeurs et des nombreux problèmes qu’ils peuvent rencontrer. C’est pourquoi, dans la mesure de nos moyens et en fonction de l’injustice sociale provoquée par l’attribution d’un procès-verbal qui est injuste à nos yeux, nous avons pris la décision de rembourser le prix payé par notre adhérent. Ça, aucun autre syndicat ne l’a fait jusqu’à présent ! Et pourtant, le syndicat d’un chauffeur routier devrait pouvoir aussi le défendre devant ce genre de situation mais malheureusement, ce n’est pas le cas et puis, si c’était le cas, le SECOP-ITSRE n’existerait pas !

Si vous n’êtes pas adhérent au SECOP-ITSRE asbl, ne nous contactez pas si vous avez un procès-verbal à payer. Seuls les membres du syndicat y ont droits…